Frissons de bruyères
Et lambeaux de brumes
Formes en prière
Au ciel qui s'enfume
Landes engrisées
Humbles et monotones
Nuits verderosées
Parfumées d'automne
Longs ajoncs dorés
Aux souples échines
Le ciel imploré murmure et s'incline
Tendresse ténue
Embruinée d'errance
Où l'herbe menue
Offre son silence
Frissons de bruyères
Ombres fugitives
C'était un hier
Une heure furtive.
22/09/64
Et je serai la vague brune
Où passent des songes argentés
Je serai le vent, je serai l'écume
Je serai l'aurore, je serai l'été.
1964
Écoute la battre
L'heure du silence
Et sa pesée sur les toiles du ciel.
Laisse la fendre la vague
Des nuages
Et trouver le rythme
De nos cœurs
1974 - poème extrait du recueil Les Champs du Silence
Premières Poésies
Écriture[1]
À l'heure où la terre est légère
Et passe un souffle où tremble un peu
Le juste sang,
Cette écriture qui trace sa maison
Est toujours plus inaccessible.
J'entre et je passe
Avec
Ces choses en moi plus légères
Et qui s'éteignent avant
Que les Temps les efface.
Justes paroles et que la nuit conduit
Jusqu'au seuil de la transparence
Une ombre dans la lumière.
[1] Poème paru dans la revue Le Temps parallèle - 4è trimestre 1979
Un jour mes pas diront
l'ombre l'hirondelle et le ciel
La pierre et l'eau
Le pain l'odeur de la lumière
Le plus petit matin dans sa plus intime fraîcheur
Sa plus cruelle délicatesse
Un jour toutes ces choses seront ma chair
Et je pourrai mourir.
20/03/84
DIT LA NUIT
Je suis aveugle
et me risque
à prendre la nuit
pour guide
J'habite un pays sage creusé pour le silence,
Une terre au bout des oiseaux.
J'écoute.
J'habite un pays vierge où se nouent les regards,
Mémoire, ma compagne, et le jardin des braises,
Je tisse l'ombre où les choses résonnent.
J'habite un pays seul où fluent tous les migrants,
Le froissement des ailes effleure mes étangs.
La nuit laisse couler le ciel,
Toutes ses voix arrêtées.
Le vent s'est posé dans les vignes,
La source de la lumière sur un arbre incliné.
Je vois.
Et puis il y eut des oiseaux mortels,
Une brassée de couleurs aux fenêtres.
Calmes limites déchirées,
Il vient à jour une feuillée d'oiseaux.
À leur appel et leurs bruissements d'ailes,
J'ai vu la nuit creuser sa peau fidèle.
PETIT JOUR
Juste la plaine où traîne une bougie,
Le bond léger de l'obscure aux abois,
Fugitive touchée en lisière du bois.
1979
Recueil ARBRES suivi de Tendre est la mort- publié aux éditions du Lys bleu - 2018 - Disponible en librairie et
aux éditions du Lys bleu -
Recueil PREMIÈRES POÉSIES
RECUEILS PUBLIÉS
L'arbre est là
Circulation de sève, présence bruissante, odorante, dont je suis coupée, dans laquelle je ne peux être contenue.
L'arbre s'est préparé pour la nuit.
Tout à l'heure empli d'oiseaux, de vent, le voici branches rabattues, assagi.
Enfant fatigué.
Absent de lui-même, comme enfoncé dans l'absence du ciel.
L'arbre est immobile dans sa dignité d'arbre.
Il y a l'Éternité dans cet arbre.
Recueil ÎLES
Le recueil ÎLES a été publié en 2019 aux éditions du Lys bleu à la suite du recueil LE RÊVE DE LA MOMIE ou La Soeur de l'ombre - Disponible aux éditions du Lys bleu -
https://www.lysbleueditions.com/produit/les-herbes/ ainsi qu'en librairie etdans toutes les grandes surfaces
Peintures associées : "Déchirures" 2009 et "Îles" 2013